ALTERNATIVE CHRETIENNE

Les politiques de santé publique : mythes et réalités

Discours prononcé par Jean-Philippe WAGNER -Conseiller National du Parti Républicain Chrétien (PRC) et Conseiller Régional de Lorraine-, lors des troisièmes Universités d’été. Discours enrichi et actualisé à la date du 30 septembre 2009.

Petite histoire d’une grande rencontre

Il n’y a pas si longtemps encore, faire le lien entre santé et environnement aurait pu paraitre incongru. Dans la grande tradition française du cloisonnement entre sciences humaines, sciences de la vie et sciences sociales, chaque spécialiste, qu’il soit chercheur ou praticien, se retranchait dans son propre domaine de compétence, avec parfois même une certaine condescendance à l’égard des confrères des autres disciplines. En clair, à chacun son métier ! La médecine institutionnelle s’est emparée des questions de santé avec un bel appétit monopolistique. Quant à l’environnement, c’était avant tout l’affaire des défenseurs de la nature, des professeurs Tournesol et des protecteurs des petits oiseaux.

Il a fallu attendre la seconde moitié du XXème siècle pour voir émerger en France le concept novateur de santé environnementale.

Historiquement et sociologiquement parlant, cette rencontre entre la  problématique santé et la question de l’environnement est le fruit de la combinaison et de l’intégration progressive de trois facteurs :

  • les progrès fulgurants de la science en général et de la technologie médicale en particulier, rendant rapidement possible la démocratisation d’une médecine de qualité et sa diffusion de masse,
  • la revendication (légitime) des populations des pays développés à une protection et à une sécurité, individuelle et collective, toujours plus grande ; aspiration directement liée au développement de l’Etat-providence, à la société de consommation et à la «civilisation du confort»  qui en résulte,
  • l’irruption dès le milieu des années 70 de l’écologie et de la préoccupation environnementale dans le débat public.

Cette mutation profonde fut accompagnée et portée par des évolutions concrètes, impactant tout à la fois le droit, les institutions, la politique et la conscience de l’opinion publique…

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octobre 17, 2009 Posted by | Environnement, Santé, Sciences | , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Un commentaire

Environnement : dix ans pour changer nos valeurs et nos comportements

«La Terre est un miracle» rappelle très justement le film-documentaire (1) de Yann-Arthus Bertrand, diffusé dans plusieurs dizaines de pays, à l’occasion de la 37eme Journée Mondiale de l’Environnement (2).

Un miracle qui a subi les affres d’une hyperconsommation aux conséquences toujours plus dramatiques, au point que les scientifiques nous laissent entre les mains un défi au mauvais goût d’ultimatum. En effet, selon leurs prévisions, «nous avons dix ans pour changer nos modes de vie, éviter d’épuiser les ressources naturelles et empêcher une évolution catastrophique du climat de la Terre».

L’état des lieux est pour le moins alarmant :

  • 80% de la richesse est consommée par 20% de la population du globe.
  • La plupart des biens de consommation parcourent des milliers de kilomètres (500 millions de conteneurs sont transportés chaque année).
  • Nous vidons nos océans en pêchant 100 millions de tonnes de poissons par an. A l’heure actuelle, trois quarts des zones de pêches sont épuisées ou en passe de l’être.
  • Un milliard de personne n’a pas accès à l’eau potable. L’eau souillée tue au moins 100 fois plus de monde que le Sida. Le manque d’eau pourrait toucher deux milliards de personnes avant 2025 et risque d’engendrer de nombreux conflits sur la planète. D’ores et déjà, un grand fleuve sur dix n’atteint plus la mer pendant plusieurs mois par an. Au siècle dernier, nous avons asséché la moitié des marais du monde.
  • La déforestation bat son plein. 13 millions d’hectares de forêt disparaissent chaque année. L’Amazonie a perdu 1/5eme de sa surface en à peine 40 ans. Haïti était la perle des Antilles… Il ne reste plus que 2% des forêts.
  • La faim touche un milliard de personnes.
  • 1/6eme de la population mondiale vit dans des conditions précaires.
  • Nous avons bouleversé l’équilibre climatique de la Terre. La banquise a perdu 40% de son épaisseur en 40 ans. En Australie, la moitié des terres est touchée par la sécheresse. Les scientifiques estiment qu’il y aura 200 millions de réfugiés climatiques d’ici 2050.
  • Un quart des espèces sont menacées de disparition avant 2050. Les espèces disparaissent à un rythme 1000 fois supérieur au rythme naturel.

Certes, le réchauffement climatique est inéluctable, mais nous pouvons encore le limiter. Et comme nous le rappelle très justement Yann-Arthus Bertrand, «il est trop tard pour être pessimiste». L’heure vient de se mobiliser et de passer à l’action.

Voici quelques mesures à considérer :

  • Prendre conscience que nos actions se répercutent sur l’ensemble de la Terre et éduquer la nouvelle génération dès le plus jeune âge.
  • Diminuer considérablement les dépenses militaires et renforcer l’aide au développement, car à l’heure actuelle, au niveau mondial, les dépenses militaires sont douze fois plus élevées que l’aide au développement.
  • Aider les pays émergeants à se développer sans commettre les mêmes erreurs que les pays riches.
  • L’Agriculture représente 70% de l’eau consommée. Former et aider les paysans du Tiers-monde à gaspiller moins d’eau en irriguant des cultures.
  • Libérer nos modes de vie de la dépendance pétrolière. La France, ainsi que de nombreux pays, doivent investir massivement dans les énergies renouvelables (solaire, éolienne,…).
  • Mettre un terme aux nombreux gaspillages et devenir des consommateurs responsables, notamment en réduisant notre consommation de viandes et de poissons (3). En outre, refusons une culture du «jetable» et encourageons une culture du «durable».
  • L’utilisation des richesses de notre planète est soumise à la règle élémentaire de l’équilibre, qui nécessite une vigilance de tous les instants. Tout ce qu’on utilise au quotidien consomme énormément, la sobriété s’avère donc indispensable. Il est nécessaire d’apprendre à vivre mieux avec un peu moins.
  • Face au défi de la croissance démographique (9 milliards d’êtres humains peupleront la Terre dans 50 ans), il est primordial de retrouver les valeurs du partage et de la solidarité. A titre d’exemple, les pays riches doivent faciliter le développement du commerce équitable.
  • Actuellement, la gestion des ressources naturelles à l’échelle globale n’est régulée par aucune autorité. Donner des pouvoirs accrus à l’Organisation Mondiale pour l’Environnement (OME), afin qu’elle puisse faire autorité face à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
  • Privilégier et encourager une production de proximité.
  • Développer l’agriculture biologique. En France, seuls 12.000 agriculteurs (2%) se sont engagés à produire une agriculture biologique.

Ne nous donnons pas rendez-vous dans dix ans… sans rien faire ! A l’instar de Yann Arthus-Bertrand, croyons au sursaut des hommes, à la victoire des solidarités contre les égoïsmes et à la conjugaison de ces trois valeurs que sont la mesure, l’intelligence et le partage.

Ensemble, changeons les cœurs pour changer la nation !

Paul OHLOTT
Conseiller National du PRC

Notes
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(1) «Home».
(2) Initiée dès 1972 par l’Assemblée Générale des Nations Unies, la journée mondiale pour l’environnement a lieu chaque année le 5 juin.
(3) 1kg de bœuf nécessite 13.000 litres d’eau. Par comparaison, il ne faut que 100 litres d’eau pour 1kg de pommes de terre et 4000 litres pour 1kg de riz.

juin 6, 2009 Posted by | Environnement | , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Laisser un commentaire